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Quand mon chat devient fou !
Il arrive souvent que notre Minou préféré nous surprenne parce qu’il fait des trucs bizarres voire totalement incohérents. Pour nous, c’est déroutant, parfois amusant mais il arrive aussi que leur comportement en vienne à virer carrément au cauchemar. Les points forts à retenir
De quoi parle-t-on ici ?
Il arrive souvent que notre Minou préféré nous surprenne parce qu’il fait des trucs bizarres voire totalement incohérents. Pour nous, c’est déroutant, parfois amusant mais il arrive aussi que leur comportement en vienne à virer carrément au cauchemar.
Aussi, nous allons aborder 3 situations spécifiques et très caractéristiques de nos petits félidés lorsqu’il se mettent littéralement à « pêter un cable ». Ce sont les situations les plus courantes dans cette catégorie un peu particulière et elles concernent le chat agressif qui devient même prédateur de ses propres maîtres, celui qui paraît être devenu complètement halluciné comme s’il voyait des monstres partout et enfin, celui qui, alors qu’il semble ne manquer de rien, détruit tout à la maison.
On ne pourra pas vraiment superposer ces situations et on va donc les aborder de manière successive pour que la compréhension et les conseils soient les plus adaptés. Bonne lecture !
Le chat agressif et prédateur de son maître… mais aussi de tout ce qui bouge !
Un certain nombre de chats, en particulier s’ils ont vécu longtemps (ou dès leur plus jeune âge) à l’écart des êtres humains, ne sont pas particulièrement socialisés. Bien sûr, ils peuvent évoluer avec du temps et beaucoup d’attentions, mais globalement ils ne savent pas trop à quoi « l’humain » sert et se méfient d’eux. Ils restent donc à l’écart, ont tendance à fuir quand on s’approche et nous observent souvent, mais toujours à bonne distance (pour permettre leur fuite). Ceux-là cherchent d’abord à nous comprendre. Ils ne seront agressifs que si on va trop vite pour eux et qu’on leur impose un contact physique qu’ils trouveront (rapidement au début) trop prolongé. L’agression est donc avant tout une réaction de défense puisque, dans leurs têtes, c’est nous qui les agressons. L’incompréhension est réelle car cela arrive souvent alors qu’on ne leur voulait que du bien : les garder un peu dans nos bras ou simplement les caresser un peu plus de 5 secondes.
Pour ces chats-là, qui sont souvent des chats récupérés à l’extérieur, il faudra surtout être patient. Le chat est un animal naturellement curieux et si vous vivez au quotidien avec lui, alors ses expériences positives avec vous lui feront peu à peu comprendre les avantages à se rapprocher. Mais, il ne faut jamais rompre cette construction progressive de la confiance en lui « forçant la main » avec un contact physique imposé au-delà de son seuil de tolérance. Si chacun de ses retours d’expériences se soldent par une fin positive, alors son seuil ne fera que grandir. Vous pourrez même constater, que c’est lui qui viendra réclamer ce contact, parfois pour finir par ne plus vous lâcher de tout !
Attention, il y a une exception importante avec les chats récupérés à l’extérieur. Certains s’avèrent totalement sauvages. Ces chats ne se laissent jamais approcher et ne cherchent qu’à fuir l’homme. Ils n’ont d’ailleurs pas été vraiment « récupérés » mais plutôt capturés (par exemple, par des Associations, dans le cadre de sauvetages). Et, on ne pourra pas espérer grand-chose malheureusement en terme de socialisation, car ils n’ont aucune curiosité à notre égard. Mis dans une pièce close, si vous tenter de vous en approcher, vous pourrez être surpris de leur extrême agressivité. Il est d’ailleurs conseillé d’être particulièrement prudent. Enfin, leur possession ne relève que de personnes parfaitement averties, qui ne pourront s’en occuper qu’à distance et à l’extérieur, éventuellement avec un abri (dans un parc, par exemple, et bien sûr stérilisés après capture). Certains pourront avec le temps se socialiser un peu, mais la probabilité reste faible.
Dans ces différents cas, si des agressions surviennent, ce sont d’abord des réactions de défenses et de fuites, qui traduisent une tentative malheureuse de notre part d’imposer un contact au-delà du seuil de tolérance de l’animal. Ces réactions instinctives sont toujours rapides et brutales, car elles sont faites pour nous surprendre. Aussi, il est impératif de rester prudent aux premiers signes d’agacement. Il faut en particulier sur ce point rappeler la nécessaire prudence avec les jeunes enfants (moins de 7 ans) qui n’interprètent pas les premiers signes d’irritations d’un chat retenu contre son gré.
L’autre situation relativement courante qu’on pourra observer et qui, contrairement aux cas précédents, peut mieux traduire une forme d’agressivité au sens courant du terme, est la situation du chat qui, bien que vivant dans notre environnement depuis longtemps (plusieurs mois par exemple), développe un instinct de chasse directement dirigé sur nous !
Alors, pour ces cas-là, si on prend un peu de recul, on constatera souvent que cela fait déjà un certain temps que les jeux se transforment de plus en plus vite en bagarre. Au départ, notre chaton, une adorable petite boule de poils, nous attrape la main, d’abord relativement innocemment, puis rapidement, il essaye de nous la retenir, ouvre sa petite gueule dessus et sort ses minuscules griffes au moindre mouvement de résistance. Ça nous fait un peu mal mais c’est souvent rigolo de laisser notre Chatounet de 800 grammes à peine jouer avec nos doigts, nos mains ou nos pieds (sous la couette). Sauf que, assez vite, le chat grandit, et lui ne joue plus tout à fait au sens où nous on continue encore de le croire….
Explication : on a coutume de dire que posséder un chat, c’est avoir « un tigre à la maison ». Alors, si cette phrase n’est pas exacte – le chat est une espèce domestique ce qui n’est absolument pas le cas du tigre – elle a au moins le mérite de ramener à une certaine réalité. Celle de l’instinct de prédation de nos Minous. Tous les chats sont des chasseurs en puissance. Et même si certains peuvent l’oublier un peu dans les ressources alimentaires si facilement acquises de leur appart, cela restera toujours leur nature profonde. En effet, une part importante du cerveau des chats est occupée par le cerveau reptilien (que nous avons également). C’est celui qui lui permet des comportements instinctifs efficaces: la fuite, la défense, l’attaque de prédation ou toute forme de réaction violente immédiate qui sera effectué sans aucun discernement. Si vous êtes un prédateur ou à l’inverse une proie, il n’y a aucune réflexion ni tergiversation à avoir, la seule arme efficace c’est un mouvement violent ultra-rapide. Alors, jouer avec son innocent petit chaton, c’est très bien et c’est même conseillé sans aucune ambiguïté. Mais, nous dont le cerveau reptilien a été largement mis en retrait au profit du cerveau des mammifères où les relations sociales et empathiques sont prioritaires (en l’absence de menace immédiate), le fait d’être réduit à l’état de casse-croute au détour d’un petit jeu avec notre Minet, ne nous apparaît pas comme une évidence.
En réalité, aucun chat ne va nous considérer comme une proie véritablement consommable, même quand il nous bondit dessus. Mais nous servons, en particulier en appartement où les opportunités de chasses sont rares ( à part quelques insectes volants parfois ?) de punching-ball de circonstances. La faute d’abord à ce cerveau reptilien que le Minou ne peut totalement réfréner. Et aussi à nos « jeux » répétés avec le jeune chaton que nous pensions, cerveau de mammifère oblige, être avant tout ludiques et bienveillants et non l’expression d’une hostilité grandissante comme l’exige une relation prédateur-proie en pleine construction.
Dit plus simplement, le chat « joue » de moins en moins si on excite trop souvent son instinct de chasse. Au contraire, il s’entraîne de plus en plus sérieusement à devenir lui-même, à savoir un (petit) prédateur qui cherche à devenir performant, d’autant plus qu’il n’aura pas la possibilité d’exercer ses talents ailleurs ou sur autre chose que votre corps.
Certaines situations parfois extrêmes peuvent alors apparaître avec le développement de ces comportements : le chat qui vous harcelle la nuit en vous sautant dessus tout griffe dehors, ou qui vous bondit sur le dos sans prévenir alors que vous êtes simplement sur votre canapé, parfois qui vous traque ou tente de vous surprendre alors que vous ne faites que marcher dans votre couloir. Ces situations vont souvent prêter à sourire (au vu de la taille du prédateur bien entendu) mais dans certains cas, elles peuvent prendre une tournure assez dramatique avec des maîtres qui se retrouvent paniqués par la simple présence de leur chat dans leur logement, parce qu’ils ont déjà subi plusieurs attaques violentes et imprévisibles.
Alors le propos n’est pas de trouver ici la solution miracle à tous les problèmes mais quelques conseils simples pourront vous éviter les principaux écueils.
Les points forts à retenir en cas d’agression féline
- Essayer toujours d’avoir une idée du degré de socialisation de départ du chat que vous recueillez. Se laisse-t-il facilement approcher, prendre dans les bras, caresser. Est-ce qu’il vient dormir près de vous ou fuit-il assez souvent ?
- Il ne faut jamais forcer le contact physique (surtout au début) et le laisser venir à vous progressivement. Ce conseil s’adresse surtout aux jeunes enfants qui auront tendance à vouloir prendre le jeune chaton tout le temps dans les bras ou à leur contact. Il pourra souvent l’accepter mais si cela ne va pas, il faut expliquer à l’enfant de le laisser tranquille quelques temps pour qu’il apprenne à le connaître.
- S’il est très conseillé de les faire jouer, il est préférable de respecter quelques règles : ne jamais jouer directement avec ses mains ou ses pieds et préférer des objets adaptés (une petite baguette par exemple), savoir s’arrêter rapidement pour que le jeu ne bascule jamais en phase « violente ». Ne pas passer non plus 3 heures par jour à exciter son minou tous les jours. Le but n’est pas non plus d’en faire un obsédé de la chasse et du combat !
- Si la situation vous échappe un peu et que survient une agression, il faut rester le plus « neutre possible », ne pas chercher à « corriger » le chat ou lui faire peur en criant. Au mieux, vous le sortez de la pièce et vous vous isolez de lui (en l’enfermant dans une autre pièce adaptée) quelques instants pour que la pression diminue.
- Si enfin, les agressions sont incessantes, multiples et incontrôlables (notamment parce que ce qui est dit plus haut n’a pas été particulièrement respecté), il convient de faire appel à un vétérinaire pour qu’il examine avec vous les solutions à mettre en place. Le maître mot restant la prudence pour éviter tout risque pour votre sécurité et celle de vos proches.